Français et « français »

SlDfqWPK-fotolia-37979828-subscription-xxl

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, appelle les migrants illégaux de Calais à réclamer la nationalité française. Au delà de l’absurdité d’une telle demande, cela pose des questions sur la notion même de citoyenneté française. C’est quoi être français? Pour certains, c’est être né sur le territoire français, le fameux droit du sol. Pour d’autres, c’est  travailler sur le territoire de France qui donnerait tous les droits. Payer ses impôts reviendrait donc à acquérir de manière légitime la nationalité du pays dans lequel on les paye. Quelle tristesse! Etre français, ce serait juste payer, contribuer au bonheur de certains octroierait donc ce privilège (qui l’était mais ne l’est plu) d’avoir une carte d’identité française. Etre une vache à lait, c’est donc ça être français? Ca fait longtemps maintenant que l’octroi de la nationalité française n’a plus guère de sens. Après tout, c’est très simple de devenir français ou de « faire France » comme disent les bolches.

Mais si Karim ou Babacar ont bien leurs papiers français, le sont-ils pour autant? Nous touchons au limite du système. Karim et Babacar, si ils sont français de papiers, ne seront jamais ch’tis, normands, cévenols ou auvergnats. Ils ne peuvent pas comprendre (et c’est bien normal) les disparités culturelles entre les régions, pour eux la France est jacobine. Peuvent-ils ressentir réellement la beauté des monts d’Auvergne? Peuvent t-ils vibrer réellement en visitant une église romane, un tumulus gaulois ou des ruines cathares? Le turque d’Alsace préfère t-il le kebab ou la flammekueche? L’ivoirien d’Auxerre préférera t-il le boeuf bourguignon au mafé? A ces questions les réponses sont évidentes. Mais cela n’est même pas la faute des immigrés, ce n’est pas un refus de s’assimiler, mais tout simplement une impossibilité. La tradition ne s’apprend pas, elle se transmet. Un blanc né à Dakar pourra éventuellement avoir la nationalité sénégalaise, mais il ne sera jamais wolof. De le même manière, un sri-lankais né à Châteauroux ne sera jamais berrichon.

h-20-1487672-1239143263Ségolène Royal, née à Ouakam (Sénégal), ridicule en boubou.

Et cela ne touche pas que les immigrés maghrébins ou subsahariens. Dans le premier édito de leur revue Globe, fondée en 1985, Bernard-Henry Lévy déclare conjointement avec Georges-Marc Bénamou et Pierre Bergé : « Bien sûr, nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr, tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref, « franchouillard » ou cocardier, nous est étranger, voire odieux.« . Et c’est une évidence. Ces gens ne peuvent pas aimer la terre de France, tout simplement parce qu’ils ne la comprennent pas. De même, dans le bouquin « Le mystère Villiers »d’Eric Branca et Arnaud Folch, une conversation entre De Villiers et Sarkozy est retranscrite : « Les deux hommes, qui se tutoient, n’ont jamais été intimes. Leur dernier déjeuner commun remonte à 1999, peu après les européennes où la liste Pasqua-Villiers avait devancé celle du duo Sarkozy-Madelin. Alors en pleine traversée du désert, le député-maire de Neuilly avait eu cette phrase, à l’adresse du Vendéen – qui n’est pas prêt de l’oublier : « Tu as de la chance, Philippe, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir … ». Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca, immigré juif hongrois, ne PEUT pas ressentir la France. Cela touche donc les plus hautes autorités de l’Etat. Si les portugais, les polonais, les espagnols ou italiens ont réussis à s’assimiler c’est parce qu’ils avaient un socle commun, européen. La remigration, plus qu’un besoin, est une nécessité.

Cet article a été publié dans Articles. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

2 commentaires pour Français et « français »

  1. Ping : Journal du 31 décembre 2014 | Jeune Nation

Laisser un commentaire